Un petit flashback.
L’édition de 2011 a été mon baptême en tant qu’oratrice dans une conférence qui est accessible aussi bien par la vélotypie que par la langue des signes pour les personnes sourdes.
L’édition de 2012, j’y suis retournée et j’y ai fait un lightning talk de 4 minutes. Un exercice ardu mais qui est superbe. Ca avait été un moment très fort pour moi, mais je crois aussi pour ceux qui l’ont vu. Magique.
Cette troisième édition de Paris web vient de se terminer. C’est un rêve que j’avais en 2011 qui s’est réalisé, qui s’est reproduit en 2012.
Au fil de ces années, une audience de personnes sourdes et malentendantes s’est constituée. J’ai pu amener une amie sourde qui fait de la programmation à Paris Web et c’est avec émotion que nous avons pu partager ça ensemble.
Cette fois-ci, je n’ai pas eu à me pincer pour savoir si c’était une réalité. Il y avait de la vélotypie dans le grand amphi, des interprètes en LSF dans toutes les salles.
J’ai commencé Paris web par « La folle journée, ou les fourberies d’un projet » de Julien Dubedout, Florian Boudot et Christophe Andrieu. Une conférence qui a révélé la réalité de beaucoup d’entre-nous sans à peine exagérer, c’était le cas pour ma part. Une vraie mise en bouche pour cette nouvelle édition de Paris Web. Bravo aux stagiaires ! 😉
Passer ensuite sur « Les bonnes pratiques API » d’Eric Daspet et la conférence de Cyril Balit « Je code donc je teste« , ça calme bien surtout quand on ne maîtrise pas cette technologie. Je ne suis pas développeur à ce niveau de technique. Pas toujours facile de suivre malgré la vélotypie qui ne maîtrise pas le vocabulaire. Mais ce n’est pas nouveau, les précédentes éditions ont eu des moments similaires.
Les mots qu’ils ne connaissent pas sont remplacés par des étoiles… C’est comme si on parlait et qu’on disait « étoile » a chaque mot qui nous est inconnu.
Profiter de la pause pour aller saluer les amis, prendre de leurs nouvelles, comme dans une réunion de famille. Distribuer des chamallows un peu à droite, à gauche, on se rappelle du lightning talk de l’an dernier. Ça me fait plaisir.
Avoir du mal à comprendre dans ce nouveau lieu si beau, si majestueux, mais qui est terrible au niveau sonore, le brouhaha qui s’élève dans la nef, heureuse d’être là parmi ces personnes qui font le web. Fierté.
Enchaîner sur la conférence de Matthias Dugué, « Soyez responsables : construisez votre API » avec une approche différente et pédagogique. Se sentir moins bête, juste un peu plus cultivée.
Un orateur très accessible et surtout le comprendre sans difficulté sans vélotypie, sans langue des signes.
Aller écouter Johan expliquer qu’on peut « Accessibiliser avec subtilité ». Un vrai régal pour les yeux et les oreilles si j’ose dire. Bien que ce ne soit traduit qu’en langue des signes, pas de vélotypie dans le Salon d’honneur. Je suis la conférence en regardant l’orateur, plus précisément sa bouche et son expression corporelle. Une démonstration claire, explicite, qui est égale à l’orateur lui-même.
Déjeuner, retrouver des têtes qu’on a pas vues depuis 1 an, plaisanter, rire.
Que de bonnes choses en si peu de temps. Ça fait du bien là où ça passe. Ça fait du bien de retrouver des personnes qui font le web comme soi, et qui nous comprennent surtout. On se sent moins seuls. On se sent tiré par le haut.
J’ai enchainé sur la conférence de Mariusz Ciesla « Learning to love: Crash course in emotional UX design« , conférence colorée, efficace, instructive. Qui m’a rappelé la conférence d’Aaron Walter de l’an dernier.
J’aurais bien voulu suivre « S.A.R.A.H, maison intelligente pour connecter l’internet des objets« , c’est un sujet qui nous intéresse car concernés depuis peu. Ma moitié y a été. Je me suis dit qu’il me raconterait après. Je rencontrerai plus tard JP Encausse lors d’une pause et au fond de moi, je regretterai de ne pas y avoir été. Je me rattraperai plus tard.
Tout pareil pour la conférence de JP Cabaroc, « Goûts et mauvais goût : de la subjectivité en design« , ne connaissant pas l’orateur, je n’ai pas pris le risque… d’y aller, car sans vélotypie et ne maitrisant pas bien la langue des signes c’est un peu plus fatiguant pour moi. On m’a confirmé que c’était une conférence visuelle. Petit regret également.
L’an prochain, j’embauche un stagiaire et je lui fournis mon ordinateur pour qu’il me fasse de la vélotypie pour les petites salles qui ne sont pas équipées pour des raisons logistiques que je comprendrai parfaitement. Je me sens parfois tellement loin de ces personnes qui font le web qu’ici je me sens à égalité. C’est tellement énorme de pouvoir être là. Parmi vous.
« Un petit pas pour l’em, un grand pas pour le Web » de Nicolas Hoizey, moment instructif limpide pour moi, riches en informations. Qui répondait à des interrogations que j’avais en terme d’intégration web.
« Web Apps et sites web, le jeu des différences » de Jérémie Patonnier, intéressante encore une fois. Jérémie nous épate à chaque fois quelque soit le sujet.
« La rencontre entre hacktivisme et sociétés civiles, un enjeu pour les libertés numériques » d’Amaëlle Guiton, intéressante bien que difficile à suivre sans vélotypie, car elle parlait vite. J’ai regretté qu’elle n’ait pas expliqué plus.
La première journée a été intense, riche.
Retrouver un staff en forme, avec la banane aux lèvres. Toujours prêts à rendre service, toujours là pour toi. Je me suis crue au pays des bisounours.
Des personnes accessibles, avec qui tu peux parler de tout de rien, de tricot, de confitures, de yaourt, de vélo, du beau temps et de la pluie.
L’apéro communautaire, très sympatique bien que dans le noir et dans la musique un peu trop forte à notre goût. Nous avons pu tout de même faire baisser la musique avec Stéphane Deschamps — Notabene —. Il en aura fallu de la patience – demander plus de 3 fois – ! 🙂
La fatigue s’accumule, rentrer dans ma banlieue en transports, marcher le visage face au vent frais de la nuit, se remémorer la journée si intense. S’endormir cette année sans flash-back, d’un sommeil de plomb, paisible.
Se réveiller, les yeux bouffis de fatigue. Repartir les jambes lourdes, le dos fourbu, pour une seconde journée, qui promet elle aussi.
Commencer la journée par du RWD pour mon plus grand plaisir (un retard d’orateur, ca arrive, eux aussi sont humains ! ) « Adaptive Images for Responsive Web Design » par Christopher Schmitt. J’ai encore appris des choses.
Paris Web, c’est comme un tube de sucre concentré de formations. Riche en calories, pardon, en informations, ou plutôt formateur. Ça devrait être prescrit par la sécurité sociale !
« L’intégration, ce monde du « ça dépend » » de Nicolas Hoffmann, « Boucles de rétroactions, ou comment personnaliser vos applications » de Florian le Goff, des conférences intéressantes, instructives.
Enchaîner sur la pause, et cette fois-ci s’offrir le luxe de sortir du Palais Brogniart pour s’offrir un vrai café, bien tassé. Le fatigue se faisant sentir, la faim aussi… parce que le petit déjeuner à 6h30, c’est un peu rude. Merci mon canard pour l’adresse. 🙂
« Livre électronique et standards du web » de Daniel Glazman, une conférence qui sort de l’ordinaire puisque l’édition du livre électronique est récente dans le web.
« Keep calm and carry on » de Lou Schwartz, qui nous a expliqué l’origine du stress entre autres. « Les méthodes d’influence dans le web » par l’exemple par Yannick Bonnieux avec du Star Wars. C’était très intéressant. Il me tarde de revoir les vidéos.
Avec l’émotion, la fatigue, la mémoire a un peu de mal à se rappeler.
Pause déjeuner bien plus sympathique cette fois-ci, puisqu’on finit avec des jolis macarons qui brillent et qui te laissent du brillant sur les doigts. Miam.
Je suis allée voir si je pouvais suivre la conférence d’Olivier Thereaux et de Karl Dubost « Esthétique et pratique du Web qui rouille« , mais la salle était pleine. Impossible d’entrer.
Pareil pour celle de Raphaël Goetter « HTML/CSS : bousculez vos habitudes ! » Ce sont des sujets qui m’intéressent et qui sont d’actualité.
J’espère que je pourrai voir les vidéos … en version sous-titrée. (Avis aux bonnes âmes motivées pour faire du sous-titrage)
« Designing with Sensors : Creating Adaptive Experiences » d’Avi Itzkovitch. Une conférence qui est à la fois riche et qui pourrait rendre plein de services quand on réfléchit bien à l’accessibilité que cela pourrait apporter.
Parfois surmonter ses peurs peut être positif !
« Mobile et acessibilité, une partie à Troie » de Goulven Champenois un moment très chouette où on parle d’accessibilité. Le bébé Sud Web, on espère qu’il fera comme son papa ou sa maman qu’il sera lui aussi accessible un jour aux sourds !
Enfin, les lightnings talks arrivent. J’ai le stress. Je n’ai pas participé cette année, mais mon corps, mon esprit s’en sont rappelé. C’est le moment le plus intense de Paris Web. Présenter des sujets en moins de 4 minutes, arriver à faire rire les gens, ce sont des exploits formateurs ! Très formateurs. J’ai stressé pour les 10 orateurs qui ont remporté l’épreuve haut la main. La vélotypie a eu un peu de mal à suivre. Normal, du concentré en 4 minutes sans préparation pour eux, c’est chaud patate. Bravo ! 🙂
Terminer cette deuxième journée avec un apéro informel, un repas avec une bonne partie du staff. Se sentir « normale » même si j’étais un peu (beaucoup) larguée parfois et que je n’ai rien dit, c’est parce que je vous respecte aussi. La fatigue, l’émotion n’aide pas non plus après ces deux jours intenses.
Néanmoins je note qu’il faudrait un atelier pour les orateurs : « Comment présenter une conférence sans avoir le débit d’une mitraillette et surtout articuler » et une autre sur la langue des signes. Promis, l’an prochain je fais quelque chose !
Cela serait bénéfique pour tout le monde, y compris les interprètes en LSF qui ont fait un boulot superbe durant ces 2 jours et les vélotypistes.
Je me suis réveillée ce matin, les larmes aux yeux avec la fatigue, regarder les tweets passer sur les ateliers, avoir une petite amertume de ne pas m’être inscrite aux ateliers qui ont l’air passionnants. Ne pas revoir certaines personnes à qui je n’ai pas pu parler ces 2 derniers jours.
Je n’avais pas envie cette année d’embêter le staff de ParisWeb, fatigués après 2 jours intenses au Palais Brogniart. Le staff qui donne tellement.
Merci ParisWeb,
Merci pour ces deux jours merveilleux et formateurs,
Merci pour l’intensité des émotions qu’on peut ressentir,
Merci pour avoir veillé à ce que la vélotypie soit en place bien que ça aie coûté quelques SMS,
Merci pour votre sourire, on est vaccinés pour l’année.
Merci tout simplement. C’est un rêve qui est devenu une réalité. Merci.
Aujourd’hui, je vais aller retrouver mon minipixel avec ma chupa chups (qui trépigne de découvrir vos goodies) chez sa grand-mère en pensant à vous.
#sharethelove
Moi aussi j’ai été ravi de te revoir, Sophie.
En ce qui concerne l’accessibilité d’autres conférences, ne lâche pas le morceau et fais du lobbying, si j’ose dire, auprès du staff de Sud Web. Pour les autres, comme disait Serge Gainsbourg lors de sa dernière interview filmée : « Ce n’est pas fini : j’ai encore deux coups à balancer… [bruit de glaçons dans un grand verre rempli d’un liquide transparent qui est tout sauf de l’eau] avec mes dosettes [présentation de ce verre levé avant de le boire]. » 😉
Merci Sophie pour ton récap que je prends plaisir à lire, c’était il y a à peine 3 jours mais ça me manque déjà.
On s’est malheureusement loupé, mais ça tient toujours pour l’envoie de stickers TheWalkingWeb. Si tu en veux, il suffit de m’envoyer ton adresse.
Merci Sophie ce fut un plaisir de te rencontrer.
J’espère que SARAH pourra fournir les briques de base pour adapter l’internet des objets aux besoins de chacun.
Toujours pas fait et tu me donnes vachement envie chaque année! Un jour je t’accompagnerais ;-)!
Comme d’habitude, j’ai adoré aussi.
Mais j’ai l’impression de ne pas avoir eu le temps d’échanger autant que j’aurais voulu avec tout le monde (si je ne m’abuse on s’est juste croisé jeudi midi). On est un peu plus nombreux à chaque fois et mathématiquement, on connaît de plus en plus de monde. Du coup faire le tour de tous commence à devenir compliqué.
Mais ça reste un énorme plaisir, aussi bref soit-il ! 😉 Bref, vivement l’année prochaine !