Je me rappelle avec nostalgie, cette nuit de février 2005, où j’attendais avec impatience le vote de la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation à la citoyenneté des personnes handicapées.
J’étais pleine d’espoir, d’énergie, tellement d’énergie puisque j’avais veillé cette soirée où nous avions suivi la soumission de cette loi à l’Assemblée nationale à distance sur mon ordinateur. Un moment épique, quoi qu’on en dise. Stress, doutes, angoisses pour enfin finir par exploser de joie ce soir là.
Cette loi allait nous permettre d’être égaux et d’avoir les mêmes droits que tous les citoyennes et citoyennes en France.
Chaque année, j’ai écrit un texte sur cette date anniversaire. Je ne les listerai pas ici. En cherchant un peu, vous les retrouverez.
20 ans ont passé. Je suis toujours au bord de la route. Vous m’avez encore oubliée. OUI. Et pas que moi, mais aussi mes compagnons de route.
Aujourd’hui, l’accessibilité fait défaut. On ne pas pas parler d’accessibilité mais d’inaccessibilité. Toujours devoir pallier, compenser, lutter pour arriver à nos fins, alors que cela devrait couler de source, surtout 20 ans après l’application législative de cette loi en 2005.
L’accessibilité concerne bien plus de monde que vous pouvez le penser. L’estimation des personnes handicapées, ce chiffre si fluctuant, selon les sources, qui peut aller de 17% à 35% de la population qui serait en situation de handicap.
20 ans après, 3% des sites internet sont conformes en accessibilité. Y’a rien qui vous choque ?
Ce n’est plus possible d’avoir des sites internet qui ne sont pas totalement conformes. C’est inacceptable. Les professionnels du web doivent être formés, les profs doivent l’être aussi, ce sujet doit être porté par tous et toutes. Car qui sait ? Peut être qu’un jour vous serez concernés vous aussi à votre tour, ce que je ne souhaite pas évidemment … mais la vie … elle est pleine de surprises !
Il est grand temps de vous réveiller, il est urgent de nous intégrer dans la société. Quand on voit avec les temps qui courent en ce moment aux USA, que l’accessibilité peut être détruite d’une signature.
Je m’interroge aujourd’hui sur la façon dont nous sommes considérées et pris en compte en tant que citoyen et citoyenne au sein de cette société française qui a voté cette loi du 11 février 2005.
Vous êtes un service public, une entreprise privée, un établissement scolaire, vous pouvez encore agir. Arrêtez le blabla, agissez ! Vous contribuerez à ne laisser personne sur le bord de la route.
J’ai encore de l’espoir et de l’énergie à partager pour rendre ce monde meilleur, pour que chaque individu voie ses droits respectés.
Janvier est souvent le mois des résolutions, des vœux.
Le monde a tellement évolué. Il y a du bien mais le négatif déborde dessus. C’est difficile de garder à vue le côté positif de ce monde surtout en ce moment.
Voilà maintenant 30 jours que je me refusais à publier un message de meilleurs vœux pour montrer que j’existais sur les réseaux entre autres.
Je trouve ça hypocrite.
Voilà, j’ai procrastiné, maintenant faut passer à l’action.
J’ai lance So accessible voilà il y a maintenant, 6 mois. Non, je ne ferai pas de bilan chiffré.
Le question qui brûle les lèvres, j’imagine : est-ce que je regrette ? Non.
L’entreprenariat n’est pas à la portée de n’importe qui comme on peut le voir sur les réseaux sociaux.
L’entreprenariat au féminin, c’est pas si facile que ça. Je pèse mes mots parce que je ne veux pas donner de vision précise pour le moment, chacune et chacun a son idée.
L’entreprenariat en tant que personne sourde, ce n’est pas facile du tout. Le handicap augmente la difficulté de pouvoir entreprendre, compenser par rapport à son handicap. Et la compensation a ses limites matérielles, psychologiques et physiques.
Le sentiment que j’ai aujourd’hui : être au 42 ème jour du mois de janvier. C’est pour vous dire qu’il a été si long, il m’a achevée. Mise à terre pour être franche.
Cependant, ce nouveau challenge m’appris de nombreuses choses.
Le silence
J’ai conscience qu’il me faut davantage de silence qu’avant. Aujourd’hui, je ne peux plus me lever et mettre les appareils au réveil. Non, il me faut du temps.
Même chose en journée, j’ai besoin de ce temps de silence.
Jamais, au grand jamais, j’aurais imaginé que ça m’arriverait. Personne ne m’avait prévenue, j’en parle maintenant pour prévenir les générations futures. La fatigue auditive, personne n’en parle.
Elle est dangereuse car elle peut aller jusqu’à provoquer une fatigue physique et mentale.
Janvier est le mois où mon corps m’a redit à nouveau stop. Cette fois-ci, ne pas utiliser sa souris et travailler mais avec un cerveau encore en marche. La douleur a pris le dessus. Elle a tout effacé et a commandé l’arrêt total.
Après 3 semaines de mise à terre, je me relève enfin. Je tire des leçons, de la résilience, comme toujours. Toujours je me relèverai. Je n’abandonnerai pas.
Regard dans le rétroviseur
2024 a été une année incroyablement riche. Quitter mon emploi salarié après avoir été à l’autre bout du monde, repartir sur un vélo pour faire 1000 kilomètres toute seule sans avoir vraiment planifié les hébergements, oser se lancer dans cette folle aventure de l’entreprenariat, qui est une découverte perpétuelle. Chaque journée est différente. Rien n’est pareil, rien n’est figé.
C’est violent quand même, surtout on sait que la stabilité c’est plus confortable… à tous points de vue.
Il n’y a pas à dire l’entreprenariat en étant une femme handicapée, c’est pas de la tarte. Parce que sur les réseaux, je ne vois que des gens qui réussissent, qui n’ont pas forcément des difficultés, que tout va bien. Hélas, je pense que ce n’est pas totalement vrai, d’où ma sincérité sur ce post.
Un peu de futur quand même
J’espère que j’en tirerai bientôt satisfaction mais pour l’instant, je ne peux pas me reposer sur mes lauriers, pas encore.
Je vais continuer à rester motivée, me reposer sur mon réseau de partenaires professionnels qui est là en soutien, des clients présents et confiants. Je les en remercie aujourd’hui de m’avoir aidée à faire ce beau démarrage.
C’est la tête remplie de connaissances, le cœur boosté par l’énergie et la motivation, le tout saupoudré de paillettes de bienveillance (la vraie) que je quitte cette nouvelle édition de Paris Web.
Ca tombe bien, vu que j’ai lancé mon entreprise en solo, So accessible, c’est pile l’énergie qu’il me fallait après l’été un peu difficile que j’ai passé. J’ai fait le plein de conseils, d’énergie, de contacts et de câlins.
Je ne dis pas ça pour flatter, c’est vraiment ce que je pense. Connaissant les rouages de l’intérieur, je sais que parfois ça peut se faire dans la douleur, dans la difficulté durant l’année préparatoire. L’équipe a relevé le défi haut la main. Vraiment, je suis épatée à chaque fin d’édition. L’accessibilité est présente avec la vélotypie et la LSF.
Ces deux derniers jours, j’ai pris plaisir à retrouver le staff mais aussi les oratrices et orateurs ainsi que le public (avec un petit regret de ne pas avoir pu chiller avec le staff à la toute fin de l’édition, mais c’est comme ça).
Commencer l’édition avec la conférence de Magali Milbergue – « Mots à maux – comment le langage reflète et entretient les parties les plus toxiques de notre industrie », toujours aussi pointue et pertinente dans ses propos. Ce que j’apprécie le plus, la pédagogie et la manière de démontrer les situations et la maitrise des mots.
Orejime, un projet open-source et accessible = compte de fée ou drama project ?! – Simon Bonaventure nous a raconté l’histoire de ce projet mais il m’a surtout appris une chose : comment prononcer ce nom de produit que je n’arrivais pas à prononcer, dont je connais ce petit secret : il ne fait pas maigrir ! Cependant, produit efficace qui fait le job et que je continue à recommander aux équipes que je peux accompagner dans mon quotidien de consultante experte accessibilité.
Défendre et industrialiser l’accessibilité en tant qu’UX designer de Tamara Sredojevic et Nora Goerne, avec cette conférence, mes convictions se sont confirmées, il faut être pédagogue, répéter, insister, pour arriver à faire industrialiser l’accessibilité. L’accompagnement des équipes et la formation est la clé de cette industrialisation.
Accessibilité : l’IA pour faire pousser mes tomates inclusives de Sébastien Delorme. J’attends toujours de voir les tomates rouges à l’écran … mais ce ne sera pas pour cette fois-ci. Nous avons eu droit à la visite de Lucy, petit chien animé par une IA. Cependant, la conférence était très claire et pédagogue notamment en ce qui concerne la communication sur la déclaration de conformité.
Penser l’accessibilité numérique avec les handicaps cognitifs par Lison Fanuel, une conférence de partage de connaissances. Levée des mystères sur le handicap cognitif, le brouillard est moins épais après.
Be a Dolphin not a Shark : Using cooperation over conflict to advance digital accessibility de Lainey Feingold. Une des rares conférences où il y a eu autant de pédagogie et de l’émotion. Lainey est une personne engagée dans le droit des personnes handicapées. Elle nous a dit que l’accessibilité était merveilleuse, délicieuse et difficile. Ca m’a beaucoup inspirée. Beaucoup. Sa ténacité m’a confirmé que l’accessibilité est comme une course de fond. Je retiens : « Be a dolphin ».
La Double Authentification : de quoi parle-t-on ? d’Agnès Haasser. L’unique conférence de Paris Web où on commence par la conclusion, mais aussi où on parle du mur du son. L’exercice sur cette conférence sur un sujet aussi important concernant nos données personnelles, faire passer l’information avec pédagogie, humour avec une voix qui te fascine. Cette conférence est très pertinente mais elle m’a donné surtout des idées quant à l’accessibilité mais aussi avec le public senior.
Au-delà du RGAA : penser réellement aux usagers de lecteurs d’écran d’Emmanuel Pelletier, une conférence simple et efficace pour ceux qui connaissent pas les lecteurs d’écran, avec une animation saupoudrée d’humour (sans oublier les stickers à paillettes avec un canard).
Paris Web est la conférence incontournable où tu peux retrouver des personnes par surprise, celles qui disent qu’elles ne viendront pas mais qu’elles sont là, mais aussi rencontrer en vrai celles que tu as connues en ligne par le biais des réseaux sociaux.
Le froid peut arriver, je suis reboostée par toute cette énergie et les idées que m’a inspiré l’association Paris Web.
J’écoute de la musique. Quand c’était possible, je posais les mains sur les enceintes pour pouvoir la ressentir. Je l’écris au passé, car aujourd’hui c’est en train de changer.
Apple a innové avec la dernière version d’iOS 18 pour les personnes sourdes et malentendantes. La musique est désormais tactile. Le fait de ressentir la musique par les vibrations sur mon téléphone me permet de me raccrocher à quelque chose de bien concret. J’ai activé cette fonctionnalité en passant par le menu des réglages > accessibilité > Musique tactile.
Même si je suis implantée bilatérale depuis maintenant 8 ans, je découvre toujours de nouvelles sonorités, mon cerveau apprend encore. Quand on n’a jamais entendu de sa vie, le son est quelque chose de difficile à matérialiser. C’est possible mais il faut beaucoup de ténacité, de volonté pour entendre.
Avec les implants cochléaires, tous les sons sont au premier plan au début de l’apprentissage. Il faut apprivoiser notre cerveau, lui apprendre à faire la différence entre ce qui est au premier plan ou en arrière plan.
J’ai testé cette fonctionnalité dès qu’elle est sortie.
Mon premier morceau est un morceau que j’affectionne particulièrement, c’est “Rhapsody in Blue” de Georges Gershwin. J’ai écouté et surtout, j’ai ressenti toutes les variations instrumentales de ce morceau.
Entendre un violon démarrer doucement, pour ensuite être accompagné par un autre instrument sur un autre tempo, c’est quelque chose que je n’aurais jamais imaginé pouvoir le ressentir. Il y a des sonorités que je perçois moins bien que d’autres, désormais ça va être plus facile pour faire apprendre à mon cerveau qu’à ce moment là, il y a un son qui arrive et que c’est cette intensité, ce rythme, ces pauses.
L’émotion était tellement forte, les larmes ont coulé toutes seules. Arriver à ressentir un son par la vibration avec une telle précision.
J’ai testé avec d’autres musiques comme “Billie Jean” de Mickael Jackson, qui est un morceau que de nombreuses personnes connaissent, ou encore “FlashDance”. Partager l’émotion musicale avec d’autres personnes est désormais possible.
De temps en temps, je peux me poser et regarder mon téléphone avec la musique pour lire les paroles et savoir quand elles sont prononcées mais aussi les comprendre à la façon d’un karaoké.
Avec la musique tactile, quand le son démarre tout doucement, la vibration est très faible et monte en puissance avec le son. C’est pareil avec les paroles, si la note est tenue vocalement, on la sent dans la vibration.
L’émotion de la voix est aussi retransmise dans les vibrations.
Ressentir l’arrivée et le départ de chaque instrument dans les morceaux de musique, sachant que le tempo varie pour chacun, j’arrive à décomposer toute la musique avec un peu d’attention.
Un exemple bien concret pour la vibration de la guitare quand on la gratte avec un médiator (ou plectre en français) cet objet triangulaire, on l’entend frotter les cordes de la guitare.
J’ai, en souvenir, mon cousin qui jouait de la guitare avec un regard tellement attentif sur les cordes de la guitare, sur son morceau pour me faire ressentir ces vibrations qu’il m’est arrivé de mettre ma main sur sa guitare.
Aujourd’hui, la vibration est identique sur mon téléphone à ce que vous pouvez entendre. C’est une vibration qui est un peu “électrique” parce qu’on sent qu’elle continue de vibrer même si elle perd en intensité accompagnée des vibrations des autres cordes de la guitare.
L’accessibilité numérique est universelle, elle profite aux personnes handicapées mais aussi à tout le monde.
Mon fils a découvert également cette fonctionnalité, il l’a trouvée bien. Son retour c’était : “c’est bien. Si tu penses à des beatsmakers — est un compositeur de morceaux instrumentaux pour rap, hip-hop ou RnB contemporain (source : wikipedia)— , ca donne le tempo de la percussion ou de la basse, et que ca va leur permettre de calculer plus facilement”.
Voilà 15 minutes que je tourne en rond pour écrire un post de rentrée plein d’enthousiasme avec un soupçon d’appréhension : c’est ma première rentrée en tant qu’entrepreneuse.
L’été m’a permis de réfléchir, de mûrir mon offre, de préparer, de travailler pour ce moment tant attendu.
J’avais fait un peu de teasing sur ma nouvelle aventure en juin dernier avec la publication de mon logo.
Il est la vitrine essentielle de mon activité, où je vous propose 3 services clés pour vous guider sur le chemin de l’accessibilité : l’accompagnement, la formation et l’audit.
Avec les Jeux Paralympiques qui suscitent un engouement auprès du public, j’ose espérer une prise de conscience sur le sujet de l’accessibilité numérique mais aussi de l’inclusion.
Prêts à prendre en compte l’accessibilité numérique dans vos projets ? Contactez-moi pour échanger sur vos besoins !
Nous sommes plus près de la fin des JO de Paris 2024 que de la Cérémonie d’ouverture.
La France a ramassé un nombre record de médailles, c’est fabuleux ! Chaque championne et champion olympique qui remporte une médaille me fait avoir les larmes aux yeux, car même si je ne suis pas une grande sportive, je comprends tellement les efforts qu’ils font pour arriver à ce niveau. J’ose faire le parallèle avec ma surdité, perdre le reste d’audition, se faire implanter des deux oreilles en même temps, avoir quelques années de rééducation, arriver à un résultat qu’on a cherché à atteindre : quand on y arrive, quelle émotion !
Le soir de la Cérémonie d’ouverture, je vous l’avoue, j’étais plutôt dubitative. Avoir droit à un énième évènement un peu rébarbatif, sachant qu’en France, les récents évènements nous ont habitués à une ambiance un peu pesante, difficile à supporter. Voir des athlètes coincés sur un bateau, défiler sans qu’ils puissent bouger, je trouvais ça un peu “plan-plan”.
Cependant quand j’ai allumé ma télévision pour suivre l’évènement, j’ai mis le sous-titrage comme à mon habitude. Il était tellement décalé que j’avais les sous-titres de la scène précédente à l’écran. C’est très désagréable quand on est en famille. Je ne voulais pas subir ce décalage toute la soirée. J’ai donc cherché des alternatives.
J’ai vu qu’il y avait une version LSF (Langue des Signes Française) sur l’application france.tv, ni une ni deux je bascule sur cette version qui est sur la chaîne [2024]. Le sous-titrage est un peu moins décalé sur cette version, c’est un peu mieux mais pas extraordinaire. Qui dit LSF, dit médaillon à l’écran.
Stupeur et tremblements face à cette version de la cérémonie des Jeux Olympiques en LSF. Pendant un long moment, je me suis demandée si on ne s’était pas moqué des personnes sourdes et malentendantes.
Stupeur quand je découvre la taille minuscule du médaillon en LSF : un minuscule carré en bas à droite de l’écran. Il m’a fallu être attentive pour comprendre ce qui se dit dans ce médaillon. La charte du CSA rappelle que le médaillon doit être diffusé au format 1/3 de l’écran, on doit pouvoir y voir la personne de la tête jusqu’aux mi-cuisses afin de lui laisser toute la latitude pour exprimer les signes.
Tremblements quand j’ai regardé la prestation des interprètes LSF : pas de préparation, traduction approximative et parfois des pans entiers commentés à l’oral étaient passés sous silence. Nommer les pays en les épelant m’a choquée, sachant que les pays ont leur signe, les chansons n’ont pas été traduites, et j’en passe.
J’ai interpellé quelques personnes autour de moi, personne n’était au courant de cette version LSF, et très peu l’ont trouvée. Pourquoi il n’y a pas eu de communication sur les chaines de grande écoute ? Pourquoi devrais-je découvrir ces dispositifs mis en place et diffusés en catimini ?
Je croyais que les Jeux Olympiques étaient les symbole d’unité, de paix et de compétition à travers le monde.
J’ai vu sur internet qu’il y avait des écrans géants à Paris où étaient présents des personnes sourdes à l’écran qui interprétaient ce qui était dit. Pourquoi ne pas diffuser une seule version au lieu de deux versions différentes ? On montre au monde entier qu’on est inclusifs en mettant des sous-titres et des médaillons LSF, mais à la télévision, on a droit à la version du pauvre.
La diversité était bel et bien présente à l’écran, l’inclusion n’était pas au rendez-vous.
Je dois l’avouer, malgré ces points négatifs, cet évènement m’a emportée dans l’enthousiasme et la joie. C’était spectaculaire, riche en émotions, en surprises. Je suis allée de surprise en surprise avec Lady Gaga, les différents athlètes, la Marianne sur le Grand Palais, le drapeau français sur le pont, le chansigneur américain devant la tour Eiffel, le cheval argenté sur la Seine, Philippe Katerine en bleu, Céline Dion sur la tour Eiffel, j’en oublie mais toute cette diversité ! Ça fait plaisir à voir.
L’apothéose a été l’allumage de la vasque olympique par Marie-Josée Perec et Teddy Riner, qui a été emportée dans le ciel par le ballon captif. Petite fierté au fond de moi quand même de reconnaître ce ballon captif. Il est géré par Aerophile, société avec laquelle j’ai collaboré il y a plus de 20 ans.
Les éloges sur cette cérémonie ont été nombreux, c’est tant mieux pour le rayonnement de la France dans le monde.
Aujourd’hui, je m’interroge sur les Jeux Paralympiques de Paris 2024 qui commencent le 28 août, est-ce que ces Jeux auront aussi la même visibilité dans les médias ? Est-ce que l’engouement sera le même qu’actuellement, je l’espère pour nos athlètes paralympiques. Ils ont travaillé tellement dur pour arriver à ce niveau.
La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques a eu un record d’audience avec 24,43 millions de téléspectateurs en direct et en replay. Sachant qu’il y a 1 français sur 4 qui est touché par un trouble de l’audition(1), nous étions donc 6 millions à avoir eu du mal à suivre cette diffusion.
Je m’adresse à Tony Estanguet, j’espère que pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques, que la couverture médiatique sera au rendez-vous et la Langue des Signes Française sera mise à l’honneur à l’écran.
Jeux Olympiques : audiodescription stades 🏟️ ▶️ 7 disciplines sur 47 ▶️ 41 sessions sur 754 – Moins de 6 % des sessions ▶️ 143 h sur 2450 h – Moins de 6 % du nombre d’heures
Jeux Paralympiques : audiodescription stades 🏟️ ▶️ 9 disciplines sur 22 ▶️ 82 sessions sur 264 – 31 % des sessions ▶️ 317 h sur 1112 h – Moins de 29 % du nombre d’heures
Jeux Paris 2024 : audiodescription stades 🏟️ ▶️ 123 sessions sur 1018 – 12 % des sessions ▶️ 460 h sur 3562 h – 13 % du nombre d’heures
Le service d’audio-description est très faible et il n’est pas axé sur les bonnes disciplines !
Lire aujourd’hui que « le service d’audio-description n’est pas axé sur les bonnes disciplines » me fait bondir de ma chaise.
Oui, bondir vous avez bien lu.
Comment peut-on faire un choix éclairé sur les différentes disciplines à audio-décrire ? Ce sont autant de disciplines que de personnes handicapées intéressées !
Je vais supposer que ce choix a été fait de surcroît par des personnes valides.
Pourquoi ces choix ? Pourquoi les personnes qui sont concernées ne sont pas sollicitées d’abord ?
Ce débat me rappelle la situation que nous avons vécue en tant que personnes sourdes quand il a fallu faire monter en puissance le sous-titrage des médias il y a quelques années. Il y avait des « choix » qui étaient faits en amont, pas forcément ceux qu’on voulait (plutôt un vieux film qu’une émission de jeu télévisé) mais qui semblaient importants pour ceux qui ont fait ces choix.
Pour atteindre une accessibilité totale, il semblerait que nous soyions obligés de subir ces choix concernant les différentes disciplines olympiques.
Il devient urgent d’intégrer les utilisateurs handicapés dans cette accessibilité universelle. « Nothing about us without us » – Rien sur nous sans nous.
Je me suis rendue compte qu’à l’évènement a11yParis, que cette question était revenue souvent.
« Alors, c’est quoi ta prochaine aventure solo ? »
Je crois que je vous ai habitués à ces surprises.
C’est vrai que partir seule au Japon a surpris certains d’entre-vous. Ça a été un voyage génial qui m’a permis de me retrouver, de me recentrer sur mes valeurs, mes envies.
En 2024, il me fallait encore des défis. Le goût de l’aventure solo me manquait. En recherche d’emploi, j’ai décidé de prendre mon vélo pour faire Paris – Bordeaux, j’avais encore besoin de réfléchir. Découvrir, tester des choses par moi-même.
Cette nouvelle aventure solo, elle me trottait dans la tête depuis un moment.
L’accessibilité numérique est un sujet qui m’accompagne quotidiennement depuis plus de 20 ans. Toutes ces années à partager, sensibiliser, avec mon vécu de personnes sourde.
Aujourd’hui, je veux aller encore plus loin.
J’accompagnerai positivement les entreprises dans leur démarche d’accessibilité numérique.
Je veux contribuer à rendre un web plus inclusif et humain, à ma façon. Accompagner avec pédagogie et humour, montrer que c’est un sujet qui peut être bien plus qu’on le croit : utile. Aider mes clients à faire de l’accessibilité une priorité.
J’ai le plaisir d’annoncer le lancement de So Accessible, l’accompagnement positif de vos démarches d’accessibilité numériques.
Contactez-moi dès aujourd’hui sur bonjour arobase so-accessible.fr pour discuter de votre accompagnement positif sur-mesure et obtenir un plan d’action.
A11y Paris est devenue une des conférences incontournables du secteur de l’accessibilité numérique.
Pas moins de 600 personnes étaient présentes ! C’en est devenu impressionnant à voir.
C’est toujours un plaisir de suivre les conférences qui sont transcrites à l’écrit et interprétées en langue des signes. Merci AcceoTadeo.
J’ai pris plaisir à revoir tout le monde, y compris rencontrer de nouvelles personnes ou même apercevoir quelques têtes !
Les thématiques des conférences et les tables rondes m’ont confirmé qu’il fallait commencer par sensibiliser les décideurs et les dirigeants mais aussi les équipes, l’inclusion des utilisateurs handicapés dès le début des projets sans oublier la solidarité de la communauté des experts sur les différents référentiels : ces trois grands axes sont gages d’une accessibilité universelle.
Les conférences étaient source de motivation, d’humanité, d’enthousiasme, d’engagement qui même parfois était un peu trop vif car le sous-titrage a eu du mal à suivre… (la prochaine fois, pensez à respirer quand vous parlez, ça m’aidera à vous suivre 😉)
Avec en prime pour moi, la mission qui m’avait été confiée concernant le prix d’utilisabilité avec Hélène Kudzia-Pinto da Silva pour le concours des écoles ainsi que la signature de la charte d’engagement sur l’audit de conformité du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) en tant que professionnelle de l’accessibilité numérique.
Je n’ai pas participé à cette seconde journée même si les conférences d’aujourd’hui étaient toutes aussi intéressantes qu’hier, je sais par expérience que l’accessibilité des ateliers pour les personnes sourdes et malentendantes sans aide technique, c’est pas toujours une mince affaire et parfois source de déception. J’ai préféré rester sur une note positive !
🚲 Comparé à une journée de vélo, c’était bien plus fatiguant, mais ô combien source d’énergie et de ressources pour la suite qui s’annonce tout aussi palpitante.
Je n’oublie pas également de remercier Frederic Halna et Manuel Pereira pour votre engagement.
Restez connectés ! La prochaine aventure solo est dans les tuyaux.
Après avoir passé une journée un peu naze quand même, même si ça va bien de manière globale, je ne vais pas mentir. Y’a des journées plus nazes que d’autres. Entre les annulations de rendez-vous que tu attends depuis un moment genre 2 mois, les appels à la noix des soi-disant partenaires de France Travail (coucou le RGPD !), les microbes, etc…
Nazes parce que j’arrive pas à avancer comme je veux, parce que ce sont des choses que je ne contrôle pas mais qui arrivent quand même, charge à moi de transformer ce négatif en positif. J’ai quand même du positif qui arrive, mais je peux pas trop en parler en ce moment, le moment venu oui. 🙂
Voilà que cela fait quelques jours que je dors pas bien à cause d’une toux qui a décidé de m’embêter la nuit.
J’ai décidé de prendre le taureau par les cornes, je suis remontée sur mon vélo et j’ai été faire un joli petit 8 sur la carte de Strava. La forme c’est réussi. Les kilomètres vont avoir raison de mon sommeil ce soir je l’espère !
45,5 kilomètres en 2h30 sur mon petit vélo électrique, c’est peut être pas aussi rapide que si j’avais un vélo gravel (j’avoue, j’adorerais tester un vélo de ce genre). J’ai vu des jolis ponts, le château de Maisons-Lafitte, j’ai même vu un lapin détaler vers son terrier et ressortir de l’autre côté de la grille. C’était mignon.
Finalement, je devrais faire ça plus souvent. L’important est d’être contente de soi. C’est réussi.