Quand j’étais jeune, je partais lors des vacances scolaires dans ma famille, soit chez ma tante et mon oncle, soit chez mes grands-parents la plupart du temps. J’adorais partir chez eux même si chaque départ était difficile. C’était une bouffée d’air pour moi et ma mère : s’occuper d’une fille sourde chaque jour est bien plus fatiguant que ce que l’on imagine. Et pour moi aussi, voir d’autres personnes, sortir de chez moi… Le retour n’était que meilleur.
Pendant mes vacances, le lien avec mes parents était coupé puisqu’à cette époque le minitel, internet n’existaient pas. Je n’avais pas de possibilité de pouvoir téléphoner à mes parents. Il me restait que les cartes postales. Je dois dire que l’affectif sur le papier n’est pas le même que sur le minitel ou par internet.
J’avais souvent des nouvelles par le biais de mes proches. Ils me répétaient ce que disait ma maman au téléphone et inversement, cela pouvait provoquer parfois des crises de larmes parce qu’elle me manquait, mais ce n’était que l’affaire de 5 minutes, comme beaucoup d’enfants qui ressentent le manque de leur parents quand ils partent loin de leur domicile.
Quand le minitel est apparu, les conversations en ligne directe avec ma maman étaient comme ceux qu’on peut avoir en colo, on les attend impatiemment, un vrai plaisir, même si ce n’était que 5 minutes. Le minitel était tellement cher qu’on se prévenait avant par téléphone pour pouvoir être là au moment T. Je ne pouvais pas être en vadrouille. Il fallait que je sois à un endroit précis, tout le monde n’avait pas le minitel.
Ce furent des moments tellement intenses dans ma vie d’enfant.
Devenue maman à mon tour, mon fils est parti lui aussi en vacances chez ses grands-parents.
Ces dernières années, je n’ai pas eu de contact avec lui pendant ses vacances puisqu’il était soit pas équipé, soit pas connecté.
Parfois c’était difficile pour moi, de ne pas avoir de nouvelles directes par les personnes qui le gardaient ou d’avoir des nouvelles de lui par le biais de son père. Ce genre de situation me renvoie à mon enfance, à dépendre de quelqu’un pour communiquer avec mon propre fils, se sentir petite fille alors qu’on est maman, c’est dur.
Frustration qui m’a renvoyée à mon enfance.
Frustration qui n’est plus aujourd’hui.
J’ai équipé mon fils d’une tablette, mon bébé qui apprend à lire et à écrire depuis sa rentrée au CP.
Ce sont les premières vacances où il écrit vraiment ce qu’il pense, ce qu’il veut dire, quand il est angoissé il peut m’appeler directement sans devoir passer par quelqu’un.
Pouvoir bercer mon fils pour l’endormir à distance, c’est quelque chose que j’ai vécu récemment.
Et c’est indescriptible en tant que maman sourde de pouvoir l’avoir à tout moment. Il est autonome, il m’appelle quand il veut, il m’écrit à sa manière qui me touche énormément, avec ses fautes d’enfants.
Je suis une maman comme tout le monde.
Super ^^
Sympa ton post !
J’ai vécu la même chose mais de l’autre côté. Moi j’attendais aussi les cartes postales en colo alors que mes potes téléphonaient !
Comme c’est la vérité!
Super sympa ton post j’adore!