La surdité et l’hôpital ça ne fait pas bon ménage.
Mais je pense que l’hôpital fait pas bon ménage tout court, hein ?
Accompagner un proche à l’hôpital, c’est jamais très marrant me direz-vous.
Mais en tant que personne sourde, c’est carrément PAS marrant du tout.
Déjà aux urgences, pour toute personne valide j’imagine qu’avoir des informations c’est pas chose aisée. A plusieurs reprises, j’ai demandé qu’on me regarde, qu’on articule. Soit. Ca a été à ce niveau avec les infirmières. Les docteurs n’en parlons pas… Au fait si une infirmière ou un docteur passe par ici, il serait bien qu’on ait un déroulé de comment ça va se passer hein, parce que vraiment là, c’est pas terrible terrible du tout.
Premier obstacle : pouvoir appeler au téléphone le staff des infirmières par soi-même à défaut de passer par une personne entendante (ici mon conjoint) ou un « centre relais téléphonique » c’est pas possible de passer par email ou SMS.
Tu penses bien que l’hôpital est pas équipé ! A moins de tomber sur une bonne âme …
Deuxième obstacle : Arriver à choper une infirmière et se faire comprendre sans souci. Pas toujours facile, du bruit, environnement intimidant.
Troisième obstacle : Votre proche change de chambre, embûche pour trouver le numéro de la chambre rien que par le simple fait de demander le numéro à l’accueil le jour suivant. J’ai trouvé après quelque péripéties entre 2 étages.
Quatrième obstacle : lorsque le personnel vient parler au proche qui est hospitalisé, vous êtes carrément invisible, alors qu’il y a besoin d’aide car quand on se retrouve hospitalisé, on n’a pas toujours tous ses esprits même si on est valide. Alors que si c’est moi qui suis hospitalisée, je le suis aussi. Y’a comme un problème…
C’est fou, non ?
Ah et puis 5 minutes en temps d’hôpital c’est 1h dans la vie réelle. Qu’on se le dise !
COucou, je suis tombée sur ton blog par hasrd car tu étais citée en lien pour la fabrication d’un très joli range aiguilles bien pratique.
Je ne l’ai toujours pas retrouvé car ton blog vient d’attirer ma curiosité moi infirmière de métier parce que:
– j’ai souvent été confronté à différents handicaps
– j’ai souvent eu des difficultés à savoir comment me positionner sans rester insensible ( technique de protection pour ne pas repartir avec la souffrance de chaque famille), ou sans trop en faire ( c’est nul ça aussi)
– je me suis souvent demandée comment dialoguer avec des personnes sourdes ou malentendantes (je n’ai eu en charge qu’une seule dame dans ma ptite carrière et elle n’est pas restée longtemps hospitalisée)
…. et plein d’autres questions du coup, je me suis mise à lire les pages de ton blog…
C’est dingue ce réflexe de vouloir parler plus fort alors que de toute façon pour toi cela ne change rien…. arffff désolée
Il est difficile en tant que professionnel médical d’adapter son comportement soignant face à une problématique comme celle que tu as vécu avec ton conjoint. (une personne malade et l’accompagnant ayant un handicap qui peut entraver la compréhension si l’on ne fait pas attention). Comme tu le dis bien, si le soignant parle vite (mauvaise habitude…) tu pourrais louper des infos…. il aurait donc peur de s’adresser directement à toi par risque de ne pas réussir à se faire comprendre intégralement.C’est assez compliqué mais pas infaisable, en tout cas je comprends ton agacement vis à vis de « l’exclusion » que tu as vécue.
Tu m’auras apporté beaucoup concernant cet handicap que je ne connais guère et qui pourtant touche beaucoup de personnes.
Merci de livrer ce temoignage de ton quotidien. Le handicap n’est pas chose évidente pour la population, (j’en sais quelque chose puisque désormais je m’occupe de personnes atteintes de troubles psy…. complètement exclue par la société…). La méconnaissance est à tout niveau, partout… Les choses évoluent mais certainement trop lentement. Avant les personnes atteintes de cancers étaient abandonnées par les amis/ la famille effrayés de risquer de l’attraper….. J’espère vraiment que cela évoluera pour toi ou du moins que tu réussiras à te sentir moins blessée par ce rejet qui je pense malheureusement ne s’effacera pas dès demain….
Ps: L’hôpital est un endroit pas forcément accueillant …malheureusement…. ne le prends pas pour toi, tu n’aurais pas forcément eu plus d’égard en entendant!!!! A la limite, ils t’aurais demandé de sortir à chaque discussion « sérieuse »…. Au moins tu peur réussir à épier certaines conversations discretos!!!! 😉 😉 Allez, courage!!! Tu les auras!!! 😉 😉 Et bon courage pour ton conjoint souffrant. Je retourne papillonner sur ton blog à la recherche du range aiguille.
Ps: qu’est ce que tu tricotes bien!!!!!!!!!!!
tu as bien fait de parler de cela… c’est très spécial l’hôpital… même à la maternité la communication peut « buter » sur le simple fait de ma surdité, on s’adresse à mon homme entendant alors que cela me concerne à 100%…
ou encore à l’hospitalisation de mon bout’chou, je devais veiller sur lui la nuit… une infirmière au visage très dur, qui ne sourit jamais… l’horreur… heureusement qu’elle était accompagnée la nuit et qu’un jeune infirmer plaisantait avec moi, quel bonheur de pouvoir retrouver un sourire sur un visage!!!
le gros soulagement quand mon homme est revenu au petit matin…
dommage que la surdité soit aussi très méconnue dans le milieu hospitalier…
Malheureusement j’ai connu ça !!! L’hôpital c’est vraiment l’enfer. Accompagner un proche gravement malade demande une énergie hors du commun… et je suis entendante. Alors j’imagine pour toi !!! Alors c’est bien de pousser un petit coup de gueule. On ne le fait pas assez.
je commence seulement ma vie de soignante et je m’aperçois que les plus sourds se sont les medecins, infirmiers, et autres personnelles .. car ils sont dans leur monde et y régne pour sur.Pour un de mes stages sur la communication, j’avais choisi une patiente un peu agée et très seule, un jour le medecin entre dans la chambre parle a sa cour de la patiente ne lui adresse ni un mot, ni un regard et sort de la chambre, la dame regarde autour d’elle et me dit j’existe? et bien d’autre. J’essaye très sincerement de faire attention aux personnes que j’accompagne, rien qu’un sourire, un regard déjà pour qu’ils se sentent exister.