Comme je le disais hier, je suis arrivée en Vendée, ce département a une place chère dans mon cœur, vu que j’y ai passé tous les étés de mon enfance avec mes nombreux cousins et cousines.
Cette pause est nécessaire pour moi, pour justement préparer la transition entre la Loire à vélo et la Vélodyssée qui est l’Eurovélo de l’Atlantique. Je prépare mes étapes plus soigneusement que celle de la Loire car il me semble que les hébergements, c’est un chouïa compliqué quand tu n’as rien pour bivouaquer. Et puis, avec les vacances scolaires, il faut que je fasse attention sur les grandes villes telles que La Tranche-sur-mer, La Rochelle, Rochefort, et bien d’autres arrêts, sur les hébergements disponibles.
Cet arrêt m’a permis de prendre un peu de recul sur le chemin parcouru et de réfléchir plus sereinement à la suite que je vais donner à cette aventure à vélo, le long de la côte Atlantique mais aussi à mon futur professionnel.
N’hésitez pas à me laisser un petit mot d’encouragement que ce soit ici ou en privé, je le ferai un plaisir d’y répondre.
Restez connectés, demain il n’y aura pas de billet. Le prochain sera pour vendredi soir !
Je suis partie ce matin de Thouaré, le cœur rempli de gratitude d’avoir retrouvé mon collègue d’il y a 23 ans comme si c’était hier. Il m’a reboosté le moral après la journée d’hier. Il faisait plus froid ce matin, mais je m’étais couverte en conséquence. Le maillot d’hiver était de sortie avec la polaire en prime. Les abords de la Loire sont cyclables jusqu’à Nantes.
Ensuite au sud de Nantes, j’ai bifurqué vers Vertou et Clisson. Longer la Sèvre et la Maine, on voit que ce sont des fleuves que vont moins vite. Toujours des pistes cyclables. Le décor est presque pareil que sur les bords de la Loire.
En parlant avec Mathieu hier soir, j’ai compris ce qui faisait que j’entendais arriver le TGV de loin, on suppose que ce sont les vibrations des câbles. Et on était d’accord pour dire qu’être sous un pont où le TGV passe dessus, c’est violent pour les oreilles.
Comment gérer le bruit des voitures avec la surdité ?
Ne pas les entendre arriver, est-ce que c’est vraiment gênant ? Je ne suis pas certaine. Je pars du principe qu’on fait attention à ce qu’on voit. C’est problématique pour les personnes valides de ne pas entendre les véhicules qui arrivent derrière elles. Les voitures électriques ne font pas de bruit ou très peu.
C’est très déroutant d’être surpris par quelque chose qui arrive derrière soi. C’est pour ça que je dis toujours aux gens qui sont avec moi, essayez de préférence d’arriver par devant pour que je ne sois pas surprise. Pas plus tard que cet après-midi, j’ai traversé deux voies ferrées, autant vous dire que je n’étais pas tranquille, j’ai redoublé de prudence. Et malgré mon hyper-vigilance à ce moment-là, j’ai quand même réussi à me faire surprendre par un véhicule qui est arrivé sur ma gauche.
Une fois que j’eus passé Clisson et son petit centre ville ainsi que le château, je suis arrivée en Vendée. C’est un département où j’ai passé tous mes étés quand j’étais enfant. Symboliquement, c’est mon enfance. Plus je m’approchais de l’arrivée, plus les odeurs, les paysages me semblaient familiers même si ça fait deux ans que je ne suis pas venue par ici. Par contre, les pistes cyclables que j’ai eues après Clisson jusqu’à Boufféré, j’ai traversé pas mal de chemins agricoles, qui sont plutôt parsemés de cailloux et qui rendent le trajet moins agréable. Rien à voir vécu la région Centre.
J’ai eu du vent, des nuages gris voire noirs sur mon trajet, mais pas de pluie. Le soleil est arrivé en même temps que moi. J’ai eu beaucoup de chance après cette étape de 63 kilomètres. Il s’est mis à pleuvoir 2 heures après mon arrivée.
Restez connectés, je repars de la Vendée vendredi pour aller à Bordeaux. Je compte longer l’atlantique, si vous êtes sur mon trajet, ce sera avec plaisir que j’irai à votre rencontre, voire passer une soirée ensemble.
Je suis partie d’Ancenis, il faisait un peu frais mais ça allait. J’ai eu des très beaux paysages, du soleil et un peu de nuages pour ne pas avoir trop chaud. C’était parfait.
Je suis passée au port, la Loire est toujours aussi haute. Elle n’est pas descendue… Mon trajet a été optimisé grâce à Emmanuel sur Mastodon (merci !), il m’a évité des zones inondées et pénibles surtout. Après avoir vu le château d’Ancenis qui est finalement un vestige et non pas quelque chose qu’on peut visiter comme les autres châteaux sur le bord de la Loire.
Dans les champs, j’ai croisé des chevaux, des vaches. Saviez-vous que les vaches qui ont une robe unie, sont des charolaises et celles qui ont une robe tachetée, sont des vaches laitières ? J’ai croisé beaucoup de charolaises, qui étaient énormes. À la sortie de l’hiver, elles sont toujours plus grosses. C’était la minute bovine du jour.
J’ai continué mon chemin, le long de la voie ferrée encore aujourd’hui mais moins qu’hier. Au fur et à mesure que je me rapprochais, le temps a changé, le soleil a disparu … et les nuages sont devenus de plus en plus gris.
Et le vent d’ouest s’est levé. Les nuages sont devenus noirs, les gouttes d’eau ont commencé à tomber. J’ai trouvé une petite brasserie où je me suis arrêtée pour manger et faire une pause face au vent. Je sens bien que j’ai les joues qui sont été fouettées. Dans cette brasserie, que des hommes. Pas de femme. Ça fait drôle, me sentir un peu scrutée. J’ai mangé vite ma noix de jambon, je suis repartie dare dare.
Je pensais avoir traversé l’épreuve du vent les premiers jours. Que nenni, cette fois-ci, le vent était fort. J’ai aperçu la tour du château à Oudon mais je ne me suis pas arrêtée tellement le vent était fort. J’étais concentrée sur mon chemin.
Fort au point que j’ai eu du mal à traverser le pont tout en restant dans la zone délimitée pour les vélos. Heureusement que les voitures avaient ralenti, je pense qu’elles aussi ont eu un peu de mal. J’ai continué jusqu’à Mauves-sur-Loire, j’ai traversé une zone très sablonneuse, et encore je crois que j’étais à l’extrémité de cette zone. Mais ça n’a pas empêché de me prendre des rafales de sable en plus du vent d’ouest. J’ai vraiment eu du mal physiquement, psychologiquement, j’ai pris sur moi.
Toutes les pensées que j’ai refoulées depuis que je suis partie, sont remontées à la surface dans ce moment difficile. J’ai été envahie de réflexions négatives, comme si c’était un signe pour me dire qu’il ne faut pas arrêter et continuer. Je me suis même interrogée sur mon futur professionnel, c’était un moyen pour moi de continuer à avancer et de ne pas lâcher. De me dire, que je peux le faire et que je peux y arriver. Parce que oui, quand même ça fait déjà 2 mois que je n’ai plus de travail et que rien ne se profile, c’est plus compliqué que je ne le pensais.
J’ai repensé à ce qui m’attend en cette fin d’après-midi. Je vais retrouver deux anciens collègues avec qui j’ai travaillé en 2000.
En fin de compte, je suis arrivée bien plus vite que prévu à Thouaré-sur-Loire. Je me suis posée dans un café le temps que la pluie passe, les nuages noirs et le vent laissent place au soleil pour les rejoindre pour la soirée.
Ce matin, j’ai eu beaucoup de chance, Aurélien m’a déposée à Savennières après Angers et Bouchemaine. Une des raisons était qu’il fallait que je repasse par les Ponts-de-Cé, mais en plus qu’il y avait des inondations aux alentours.
Déjà que la veille au soir, j’avais pas trop aimé l’arrivée à cause des rocades, les ronds points en province, désolée, mais j’aime pas, surtout à vélo.
Bref, une fois partie de Savonnières, je vais en direction de la Possonnière, arrivée au port de ce village, je trouve que la vue est très chouette dans ces villages. J’ai roulé correctement mais j’ai dû dévier de ma trajectoire initiale. Les chemins cyclables de la Loire étaient inondés …
Arrivée à Montjean-sur-Loire, je décide de me poser devant le pont et la vue sur l’église, pour reprendre un peu d’énergie. Parce que les routes qui sont un peu trop humides où tu te dis que ça passe crème et qu’en fait, je me suis crispée comme une malade pour garder le contrôle de mon vélo. On aurait dit une patinoire, je suis persuadée qu’un vélo sur la glace est plus facile à contrôler qu’un vélo qui est dans une bonne petite couche de gadoue.
Je dis ça, et en même temps, la glace ne me fait pas peur vu que j’ai quand même quelques années de short-track à mon actif – souvenirs inoubliables de jeunesse.
Enfin, je n’aime pas avoir les pieds dans l’eau, et encore moins dans la gadoue !
Pour me donner un peu de positif dans cette journée, je décide d’aller voir Anne que je connais que par le biais d’Instagram et que je connaissais depuis un moment maintenant. C’était un peu à l’arrache, mais je crois qu’on était contentes toutes les deux !
Je repars de Champtocé-sur-Loire, et là, j’ai compris que ce ne serait pas ma journée. J’ai longé la voie ferrée du TGV Paris – Nantes. Pour àutant, je n’entends pas les voitures quand elles arrivent derrière. Le TGV, aucun problème, je l’entends quand il est vachement loin et je suis presque obligée de m’arrêter quand il passe à toute vitesse : 300km à l’heure quand même le bolide. Quand t’es juste à côté, tu t’en rappelles.
Je continue à rouler, des fois c’est à côté du TGV, des fois c’est à côté de la Loire et ce, en alternance. À un moment, je vois un attroupement au loin de mon chemin. Ça m’interpelle. Je ralentis évidemment, je regarde aux alentours pour voir s’il y a pas quelque chose qui cloche. Le chemin est très humide. Je continue et plus je m’approche, plus ça confirme ce que je pense.
Je vois un arbre tombé sur la piste cyclable, avec de l’eau bien avant, et bien après. Un cycliste qui soulève son vélo au dessus de l’arbre à terre. Je me dis que ça sent pas bon. Je continue à m’approcher, et je vois une queue leuleu de cyclistes qui attendent pour passer. Le dernier était en train de retrousser son pantalon.
J’ai été obligée de rebrousser chemin sur la piste cyclable de la Loire à vélo, parce que c’était pas juste de la gadoue, mais carrément les pieds dans l’eau. La route d’à côté était comme une rivière. J’étais surprise.
Pas une super journée, mais j’ai bien avancé, une étape de 50km avec une arrivée à Ancenis !
Ce matin, j’ai longé la Loire des Rosiers jusqu’à Angers quasiment. J’ai traversé quelques villages comme Saint Rémy-la-Varenne, Saint-Mathurin-sur-Loire jusqu’aux Ponts de Cé et enfin Angers.
Depuis quelques jours, je passe à des endroits où il n’y a pas eu de cycliste qui est passé, car je me prends souvent des toiles d’araignées. C’est assez étrange comme sensation, avoir ce fil invisible qui t’embête, qui est parfois sur le visage, ou sur les bras. Il m’est arrivé de m’arrêter plusieurs fois pour justement enlever ce fil qui me dérangeait.
Je n’ai pas pris l’itinéraire initial, il était inondé à plusieurs reprises et je ne voulais pas m’aventurer comme hier sachant que je pouvais potentiellement me retrouver avec une roue qui couine. Une fois, pas deux !
En longeant la Loire, je me faisais la réflexion qu’elle était quand même très très large, tout en laissant certaines parties encore asséchées. On dirait que l’eau n’est pas correctement répartie partout. C’est étrange. Le débit de l’eau est assez fort à tel point qu’on peut y voir des remous comme des tourbillons. D’autant plus qu’elle reçoit l’eau du Cher, de l’Indre et de la Vienne.
J’ai encore senti et vu beaucoup de glycines, j’ai remarqué aussi que par ici, il y avait beaucoup de lilas d’Espagne, qui est parfois accroché au pied des maisons, mais aussi le long des remparts de la Loire.
Le soleil était assez fort aujourd’hui. Le vent était un peu de face par moments ce matin. J’ai eu du mal à avancer mais ça allait. En fait, je me rends compte que les routes départementales, c’est pas la partie la plus fun du trajet mais il y a d’autres vélos, donc c’est plutôt rassurant.
Une chose qu’on apprend quand on roule à vélo, c’est fermer la bouche pour respirer, sous peine d’avaler des moucherons et autres insectes.
Arrivée à Angers, j’ai découvert une ville qui a des pistes cyclables et ça a l’air bien ancré dans les esprits. Je suis montée jusqu’au Château d’Angers. Ça aurait été bête d’y passer sans voir le château.
J’avais un peu de temps, alors j’ai visité le château. Celui-ci est différent. Il n’y a pas de mobilier contrairement aux autres châteaux de la Loire. Ce sont plutôt des expos, toujours intéressantes. C’était une expo sur « Du manuscrit à la BD. Nouveaux trésors des bibliothèques des Pays de la Loire »
La tapisserie de l’apocalypse, j’ai compris l’histoire en gros, mais j’aurais bien aimé avoir un équivalent de l’audio guide. Il y avait une vidéo sous titrée et traduite en langue des signes sur le roi René mais c’est tout ce que j’ai vu.
Côté pratique : l’entrée est gratuite pour les personnes handicapées. Par contre, pas de consignes. J’ai trouvé ça un peu mal conçu dans le sens où je me suis pointée avec mon vélo où on me dit que non y’a pas, qu’il y en a en ville, sachant que le plus près est à 400 mètres (pavés), et pour deux bagages, j’ai déboursé la modique somme de 12 euros. Tu dois réserver avant d’y aller par le biais de nannybag.
Sinon ce soir, j’ai retrouvé Aurélien, un ancien collègue, et je passe la soirée au calme. C’est parfait pour finir cette journée et préparer celle de demain !
Je suis partie sous le soleil, accompagnée par les chants des oiseaux. Ces deux derniers jours, c’est l’explosion sonore et olfactive. Je les entends super bien. Ils pépient beaucoup, il y a plusieurs sortes, un qui ressemble à un coucou, l’autre, on dirait si j’ose m’aventurer sur ce terrain sonore, des petits moineaux. Je sais que ceux qui ont un chant aigu, sont généralement petits !
Côté olfactif, j’ai eu un peu de tout depuis que je suis partie, mais là, je sens de la glycine à foison, du lilas de couleur parme comme j’aime.
Avant d’arriver à Candes-saint-Martin, j’ai roulé sur une route plutôt bien balisée par les pancartes de la Loire à vélo. Ce qui m’a interpellée, c’est que les abords de la route étaient humides. Les talus et champs sur les côtes étaient inondés. J’ai eu l’impression d’être dans un marécage. Les arbres trempaient dans l’eau directement. Les sols sont vraiment gorgés d’eau. C’est impressionnant.
J’ai rejoint la confluence de la Vienne et de la Loire, à Candes-saint-Martin, un des plus beaux villages de France. Le temps était magnifique. La vue, dégagée et superbe du pont. Un ciel bleu dégagé, peu de voitures, une brise légère pas trop chaude et le soleil qui réchauffait doucement.
Ça faisait longtemps que j’avais pas vu de château, alors je me suis arrêtée à celui de Montsoreau. Un château qui est aussi un musée d’art contemporain, qui abrite des œuvres d’art, qui plairaient à une petite cousine de Nantes. J’ai trouvé ça original et chouette. Je vous invite à aller le voir si vous en avez l’occasion. Pour résumer : Il possède la plus grande collection au monde d’œuvres du mouvement Art & Language. Il est situé dans la vallée de la Loire, site du patrimoine mondial de l’UNESCO.
En montant sur les remparts, j’ai eu une vue superbe sur la confluence, le temps s’y prêtait bien.
Côté pratique : gratuit pour les personnes handicapées, consignes à sacoche sur demande à l’accueil.
Les châteaux c’est bien, mais y a pas que ça sur les bords de la Loire, c’est aussi l’occasion de découvrir les grottes troglodytes ! Je me suis rappelé qu’il y avait eu un événement de la communauté Spip dans une troglodyte ou je n’avais pas pu aller. Cette fois-ci, c’est chose faite ! J’ai vu, fait pas très chaud là dedans quand même.
Il y a une spécialité locale qui est la pomme tapée. Le titre déjà m’intriguait beaucoup. Il s’est avéré que c’était intéressant. C’est une méthode de conservation des pommes avec leur vitamine. Une pomme tapée, sera physiquement représentative de 10% de la taille de la pomme. Même principe que la déshydratation d’aujourd’hui.
Explication : « La pomme tapée sera principalement achetée pour protéger les marins contre le scorbut, cette maladie qui est une déficience en vitamine C »
J’ai pique-niqué à Parnay, village qui est placé sur le méridien de Greenwich. Ça n’a rien d’extraordinaire en soi hein ! Je suis passée devant le Château de Marconnay qui est un château troglodyte. Je ne sais même pas si ça se visite. Mais à voir, c’est assez étrange. Une partie du château est comme on l’imagine mais collée à de la pierre.
La Loire est encore très haute. J’ai traversé un tronçon complètement embourbé au niveau de Dampierre sur Loire, mais tellement embourbé, que mes chaussures, j’ai dû les nettoyer avant de remonter sur le vélo. Mes pieds se sont enfoncés dans la gadoue d’au moins 3 bons centimètres ! Mon vélo n’a pas aimé. La roue avant a recommencé à couiner comme avant la révision du vélo.
J’ai été obligée de changer mon tracé, pour rouler sur la route. Bon, c’est faisable, mais mes sens sont davantage sollicités. Ce soir, je le sens, je suis plus fatiguée que les autres soirs. J’ai même plus envie de faire l’effort de parler avec les gens où je suis.
À Saumur, j’ai vu le château d’en bas. L’épisode du vélo et des pieds dans la gadoue m’a un peu ralenti. Je me suis arrêtée chez un premier réparateur, il m’a nettoyé mon disque de frein. Ça a continué à couiner jusqu’à Gennes. Où j’ai sollicité un deuxième réparateur qui m’a dit que c’était mon étrier de frein qui était pas bien aligné. C’est réglé, mais bon, c’était assez désagréable de ne pas passer inaperçue auprès des anciens dans les villages.
Y’a des jours comme ça. Mais c’était encore une belle journée de 43,8 km !
Ps : j’ai pas trouvé mieux comme titre. Faites des suggestions si vous voulez pour les étapes suivantes 😉
Je suis partie ce matin de Ballan-Miré à 8h30, comme les enfants qui vont à l’école.
Ça m’a fait drôle parce que habituellement je prends mon temps le matin.
Mon premier arrêt n’a pas été le moulin de Ballan et pour cause, je l’ai pas vu, il était caché derrière les grandes façades. La sortie de Ballan-Miré a été compliquée pour deux raisons : la première j’avais un autre logiciel GPS pour m’orienter : Osmand, et la seconde c’était pas forcément bien indiqué à chaque fois… du coup, je suis revenue à Komoot. (La suite à la fin du billet sur cette histoire d’orientation)
Ça été le château de Villandry. Ma copine Anne-Claire, m’avait taquinée en me disant « Ne rate pas le château ! ».
J’ai pris mon temps, pour cause j’avais oublié ma veste polaire chez elle. Du coup, il a fallu que j’attende sa pause déjeuner pour récupérer la veste pour ensuite avancer sur mon parcours.
J’ai visité le château et les jardins. Au moins, j’ai flâné en long, large et en travers. C’est magnifique. Des plants de toutes sortes. Je ne savais pas que la marque Vilmorin venait d’ici. Je suis même montée au belvédère du château qui se trouve sur les hauteurs, le point du vue est assez joli. Dans la chambre des enfants du château, il y avait deux livres de la Comtesse de Ségur, ceux que j’affectionne sont particulièrement : Les malheurs de Sophie et Un bon petit diable.
Côté pratique : il y a un tarif réduit pour les personnes handicapées à 7 euros l’entrée. J’ai demandé s’il y avait une consigne, oui ! Elle est à l’intérieur du château et cette fois-ci, pas besoin de pièces. C’est une consigne avec un code. Deux sacoches Ortlieb ou Vaude et un casque entrent aisément.
Après avoir récupéré ma veste à sa pause déjeuner, je la remercie encore ici pour avoir accepté de me la ramener, sinon je rallongeais mon trajet. Ça aurait été bête… mais je ferai attention désormais !
En repartant, j’ai roulé sur un tronçon pavé à l’ancienne, mais vraiment à l’ancienne. Mon postérieur était pas content et mes cuisses, elles ont pleuré quand je me suis mise à pédaler en danseuse pour épargner mon postérieur… heureusement que ça n’a pas duré trop longtemps. Ce soir, je le paie cher, le baume du tigre rouge va être efficace.
En roulant, j’ai repensé à une remarque qu’on m’a faite sur Mastodon, « Pourquoi avoir peur de dévier de l’itinéraire fixé à l’avance, c’est un vélo sur rails ? »
Sur le coup, j’ai pas aimé la remarque, mais vu que j’ai réfléchi, ça m’a permis de voir que forcément, les personnes qui me répondent n’ont pas forcément toutes les infos. Effectivement, ça fait un ou deux jours que je trouve la batterie du téléphone problématique dans le sens où j’en ai besoin pour me repérer.
Ça peut surprendre, mais en fait avec la surdité, j’ai été formatée à concevoir plusieurs plans pour contrôler les situations où je ne comprends pas. Ce formatage s’est appliqué aussi au reste de ma vie et non pas que pour la compréhension.
On dirait pas, mais c’est une charge mentale supplémentaire en fait. Il faut arriver à lâcher prise, ce n’est pas toujours simple. Aujourd’hui, j’ai navigué une bonne partie de la journée le téléphone éteint. Je me rends compte que ce sont les visites et les photos qui me mettent la batterie dans les choux. Du coup, j’en fais moins, je profite vraiment de ma visite. Je me suis aussi fiée aux bornes de kilométrage et aux panneaux, j’ai davantage regardé autour de moi que mon téléphone. C’était effectivement plus agréable.
Un château, ce n’était assez, j’ai fait aussi celui d’Ussé. Même chose pour le côté pratique : tarif réduit, les sacoches, les personnes à l’accueil me les ont gardées de côté le temps de la visite.
Très joli château aussi, l’histoire de la belle au bois dormant, j’ai trouvé ça un peu gnangnan mais il en faut pour tout le monde. J’y ai vu aussi les bottes de 7 lieues.
Je remets l’explication ici : « Les bottes de postillons permettaient de protéger les jambes de roues des caleches et des coup de pied de chevaux. Elles pèsent chacune 2 kg. Tous les 28 km, soit tous les 7 lieues, on trouvait des relais de postillons permettant de changer l’attelage fatigué contre un plus frais. Ces bottes sont naturellement devenues « bottes de 7 lieues ». »
J’ai eu des semblants de campagne irlandaise.
Et après j’ai roulé jusqu’à Savigny-sur-Véron. Globalement, la route était belle. Un peu de crachin ce matin, couvert à midi et grand soleil ce soir. J’ai la marque du cycliste. Ça, c’est fait.
Pour résumer : Ballan-miré – Savigny-sur-Véron, 40,6 kilomètres, 2 châteaux et leurs jardins. La nuit va être bonne !
Après un bon petit déjeuner, quelques caresses au chat appartenant aux propriétaires de la chambre d’hôtes. Le soleil n’était pas très haut. La rosée était encore présente. Il faisait un peu frisquet quand je suis partie à 10h.
Je suis allée directement au château de Chaumont-sur-Loire, ne l’ayant pas vraiment vu la veille. La matinée a servi principalement à flâner le long des jardins du parc du Château de Chaumont-sur-Loire. Le festival commence le 24 avril mais j’ai eu droit aux tulipes déjà présentes et surtout sur la fin de floraison. J’ai aussi visité le château, un de plus ! Je l’ai trouvé très joli.
Côté pratique : il y a des consignes pour pouvoir y laisser des sacoches MAIS attention ce sont des pièces de 2 euros qu’il faut. Une consigne suffit amplement pour 2 sacoches et un casque. Parking à vélo présent, la consigne est pas à côté. Ça aurait aurait eu le mérite d’être à côté… je ne sais pas pourquoi. L’entrée est gratuite pour la personne handicapée sur présentation de la CMI invalidité et tarif réduit pour son accompagnant. Le château est labellisé Tourisme & Handicap. Il existe des documents en braille et il peut être organisé des visites adaptées pour les personnes déficientes visuelles, sur réservation.
Cerise sur le gâteau, en repartant je vois une voiture se garer sur une place handicapée. Je m’arrête. Je regarde et j’attends… Je vois un père de famille sortir, je lui demande poliment s’il est en situation de handicap ou un membre dans le véhicule. Il me répond que non, mais que de toute façon, il gênait pas puisqu’il a grignoté un bout de la place mais qu’il y en a largement à côté. J’insiste poliment en lui expliquant qu’un fauteuil à besoin de place sur les côtés pour sortir et que ce n’est pas pour rien que les places sont larges. Il se résigne, et finalement la dame qui sort du véhicule achève de le convaincre que j’avais tort au moment que j’étais sur le point de partir. J’ai laissé tomber mais sur le principe j’étais embêtée. Si tout le monde fait comme eux, en fin de compte… ceux qui en ont le plus besoin ne peuvent jamais les utiliser, comment faire pour que ça soit plus efficace ? Des idées ?
Je suis finalement partie en passant par le port de Chaumont-sur-Loire, vers Amboise, 20 kilomètres le nez en l’air, tantôt les champs de colza, tantôt les champs d’herbes hautes que je ne saurais pas qualifier et tantôt des cépages de Gamay et autres. Ils bourgeonnaient de partout. La Loire encore à la hauteur de la route et de la piste cyclable.
J’aime beaucoup le vert tendre que je vois en forêt ou en bordure de piste cyclable. C’est doux, on sent que le printemps est tellement là. J’ai croisé à plusieurs reprises un couple que j’ai doublé, qui m’a doublé, et que j’ai redoublé en passant par un autre chemin qui était finalement plus court. C’était rigolo j’ai trouvé.
Amboise, ville où il y a des maisons à colombages, quelques sculptures en ville du type Calder. Je n’ai pas visité le château d’Amboise, ni le clos Lucé, la consigne étant assez loin du château. Je me suis contentée de les observer de loin.
Je ne sais pas ce qui se passe mais aujourd’hui, mon téléphone s’est vite déchargé par rapport à hier. Du coup, ça m’intrigue un peu. J’hésite à commander un gps et le faire livrer quelque part ou en acheter un pour justement gérer mieux que ça la batterie du téléphone. Idem pour mon support de téléphone, il a pris un coup de vieux aussi et donc n’est plus très visible. J’ai racheté un nouveau support mais je suis pas tranquille car j’ai peur que le téléphone tombe, c’est un support avec 4 bandes élastiques, je trouve que c’est en fin de compte assez pénible quand tu veux prendre des photos ou autre.
À cause de cette histoire, je suis allée à la gare d’Amboise en me disant que j’allais prendre le train pour Tours. Pas de bol, en début d’après-midi, le train n’était qu’à 16h35… 1h30 à attendre. J’avais le choix de soit pédaler et prendre le risque de ne plus avoir de plan à l’arrivée soit me reposer et avoir de quoi me guider entre Tours et Ballan-Miré où je suis ce soir.
Arrivée à Tours, je n’ai pas manqué d’aller voir la cathédrale Saint-Gatien et le château de Tours. Il me semblait dans mon souvenir plus gros que ça… et j’ai un peu roulé dans la ville, les rues sont très cyclables, mais c’est un peu anarchique, pas comme Orléans. Je me suis même pris un coup de lave-vitres en pleine poire d’un véhicule qui attendait à l’arrêt et qui m’a carrément pas calculé, je recommande pas l’expérience !
J’ai passé la soirée avec mon amie qui m’a accueillie et que je n’avais pas vue depuis bien longtemps, d’où la publication tardive de ce billet !
Ce matin, je suis partie aux alentours de 10h15. J’ai eu un peu de mal avec le froid. Une fois partie, ça allait, mais le plus dur était de partir.
j’ai retrouvé l’euro vélo 6, c’est une « autoroute » à vélo pour vulgariser un peu. L’inconvénient, c’est que je retrouve vite les mêmes paysages… la route est certes belle, mais bon, à force on s’en lasse un peu. Le côté positif, c’est que je réfléchis un peu trop à ce que je vais vous raconter le soir après avoir vu toutes ces belles choses.
Ce matin, j’avais le vent face à moi, ça m’a pas trop aidée. Il fallait que je pédale un peu plus fort pour contrer le poids du vent, et pour pas me démotiver, je regardais intensément autour de moi. À un moment donné, les champs bougeaient au gré du vent, j’ai eu durant un instant l’impression d’avoir été projetée dans un de ces films de Miyazaki. Ces séquences où on vit le ciel tourmenté par le vent, et l’herbe qui danse avec le vent, qui bouge, qui se plie et se relève.
La Loire est toujours aussi haute. Je suis passée à des endroits où elle était limite au niveau de la piste cyclable. J’ai traversé quelques ponts où j’avais toujours un canard, un cygne, et des herbes aquatiques qui se couchaient sous la puissance du flux de l’eau. J’ai même surpris un faisan encore.
Traverser quelques villages pour y voir quelques églises comme celle de cour-sur-Loire, avec un semblant d’aqueduc plus loin. À certains endroits, les murs de pierres manquent de tomber.
Tu ne devineras jamais, j’ai retrouvé le nain d’Amélie Poulain. Il était entouré de tous ses copains, j’ai commencé à compter mais y’en avait trop. J’ai pas voulu y passer une heure devant cette jolie clôture, de peur que son propriétaire sorte !
Arrivée à Blois, je suis allée voir un vélociste pour … la question que tout le monde veut poser mais ne la pose pas : « t’as pas mal au cul ? ». (Spoiler : si !)
Je me suis équipée d’un cuissard que je porte comme il faut. Ne faites pas les grands yeux, mais pas de sous-vêtement sous un cuissard. Ne me remerciez pas, vous ne regarderez plus les cyclistes de la même façon ! Cela dit, c’est efficace et confortable mais parfois, il faut plus d’un paramètre pour pas avoir mal au cul, pardon, aux fesses, ou au postérieur comme on peut dire aussi de façon élégante. J’ai finalement baissé ma selle vers l’avant, pour justement que ça soit plus confortable. Je rentre pas dans les détails, je crois que je vais choquer plus d’une âme sensible. (Fin de la parenthèse de t’as mal au cul ?)
Ce détail réglé, je suis allée voir le château de Blois. Je l’ai trouvé imposant et massif de l’extérieur. J’ai eu la possibilité de jeter un œil dans la cour intérieur du château. C’est drôlement joli quand même, un bel escalier en colimaçon gigantesque dans un coin, j’ai trouvé ça trop beau, d’autant plus que le soleil donnait dessus. Tu avais raison, Sylvie, il est beau !
Je pensais faire l’aller-retour à Cheverny en train pour m’économiser un peu, sauf que… y’a pas de gare à Cheverny à cette époque de l’année. J’ai changé mon itinéraire à la dernière minute. J’ai fait un aller-retour en vélo au Château de Cheverny. Ben je regrette pas même si ça m’a coûté de l’énergie pour y aller. Traverser les forêts quand t’es seule et qu’il y a marqué chasse sur les pancartes, comment dire, je suis pas super tranquille. En plus, je suis toute seule. Prochaine fois, faudra que je m’époumone, paraît que ça fait du bien. Je rêvais d’aller aux Pays-Bas, voir les champs de tulipes. C’était l’occasion de les voir au Château de Cheverny. Des couleurs qui vont du jaune au violet en passant par le rouge, quelques arbres qui m’ont rappelé les hanami (sakuras en fleurs au Japon).
J’en ai pris plein les yeux. J’ai pris le temps de faire le tour du parc à pied, j’ai aussi visité le château. Le deuxième de ma vie. Il y avait des pièces en legos également, une copie du château, la joconde de Léonard de Vinci, le coffre renaissance, deux bassets et le tableau de Jeanne d’aragon.
Côté pratique : prévoir du liquide parce qu’il n’y a pas de distributeur dans ce petit village. Ce fameux argent en espèces m’a servi à entreposer mes sacoches en sécurité le temps que je fasse un tour. J’avais enfilé un short par dessus mon cuissard et mis une polaire, parce que quand même faisait pas chaud chaud. L’entrée (château et parc) est gratuite pour les personnes handicapées.
De retour à Blois, j’ai filé à la gare et j’ai pris un train pour aller à Chaumont-sur-loire.
Côté pratique point sncf : la région Centre a une carte gratuite annuelle pour les personnes qui possèdent une CMI invalidité, qui offre une réduction sur les Ter qui est de l’ordre de 33% la semaine, et 50% le week-end. L’aller Blois -Chaumont-sur-Loire m’a couté 2,20 euros. C’est valable aussi pour les ter centre qui vont à Paris Austerlitz. Le vent de face depuis hier, c’est un peu fatiguant pour les oreilles. J’hésite à rouler sans implants, mais ça va pas rassurer mes proches… une autre histoire en perspective à vous raconter.
Mon propriétaire de gîte m’a téléphoné, il s’inquiétait pour moi alors que je m’étais arrêtée pour manger pour profiter de la chambre et vous écrire la journée tranquillement. J’ai trouvé ça vraiment chouette d’être attendue. Et surtout, surtout, je suis arrivée avant la grosse pluie alors que je l’ai eue à plusieurs reprises dans la forêt aux alentours de Cheverny. Une jolie étape de 66 kilomètres, demain, je serai sage, ou pas. On verra !
Je suis partie ce matin de chez moi en vélo, j’ai pris les transports en commun jusqu’à Gare de Lyon. De là, j’ai rejoint la Gare d’Austerlitz. Il a plu durant le changement de gare. j’ai pu tester l’efficacité de la gapette, ça marche bien, les lunettes de vue étaient au sec !
j’avais une crainte concernant l’embarquement à bord du train, mais effectivement, comme me l’a fait remarquer la communauté vélo, c’est une gare de plain pied. J’ai eu aucun souci à charger mon vélo et les sacoches.
Arrivée à Orléans, j’avais en tête d’aller voir la cathédrale pour voir si elle était toujours aussi belle que dans mon souvenir d’enfant. La rue Jeanne d’Arc a bien changé par contre… entre le tram et les pistes cyclables à Orléans. Elles sont superbes. Je veux les mêmes à Paris !
Je n’ai toutefois pas réussi à trouver des cotignacs, specialité orléanaise, les commerces étant souvent fermés le lundi… si un orléanais passe par ici et qu’il va sur Paris, je suis preneuse ! Ce sont des gourmandises que j’affectionnais enfant.
La Loire est assez haute, elle est sortie de son lit mais ça reste praticable. Le circuit que j’ai sélectionné est en partie l’euroroute vélo qui fait les bords de Loire. Il est très très bien balisé et entretenu. Le marquage est omniprésent.
Après avoir avalé quelques moucherons, croisé des chevaux et des ânes dans les pâturages, j’ai croisé deux poules ainsi qu’un faisan ! Les papillons étaient aussi de la partie. Les cyclistes sont généralement polis. J’ai aussi croisé une couleuvre, mais je ne lui ai pas demandé son 06, j’ai filé dare dare.
J’ai eu un peu de mal à gérer la chaleur au début. J’étais trop couverte, j’ai fini par trouver ce qui me convenait le mieux. J’ai eu beaucoup de vent de face, ça ne m’a pas aidée et mes implants ont pas aimé. J’ai eu des alertes d’environnement bruyant (aux alentours de 95 décibels), le vent a frotté les oreilles toute la journée, j’étais un peu soûlé de l’entendre ce son, j’ai quand même réussi à entendre les pépiements des oiseaux en forêt de Chambord.
Arrivée aux gîtes de Joséphine, j’ai déposé les sacoches, bu un peu, après 48 km, il me restait encore un peu d’énergie. Cerise sur le gâteau, je suis allée jusqu’au le château de Chambord. Un petit crochet de 22,5 km. Je suis rincée mais heureuse de ma journée.
Pas beaucoup de photos ici, j’ai pas une très bonne connexion réseau. Demain, direction Chaumont-sur-Loire !