Avec mes implants cochléaires, je redécouvre le son différemment et je suis avide de découvertes !
Récemment, la question suivante m’a été posée : tu entendais comment avant ?
J’avoue, je m’en rappelle plus même si ça ne fait que 6 ans que je suis bi-implantée.
Je ne peux que m’en rappeler si je relis mes écrits, je vois une évolution dans mes récits.
Je m’étonne moi-même.
C’est vrai que les premiers sons que j’ai entendus étaient sous forme électronique, mais ce moment-là s’est effacé petit à petit que j’ai avancé dans mon expérience de l’implant cochléaire.
Avant, le bruissement des feuilles sous le vent je ne pouvais pas les entendre. Aujourd’hui, c’est un son qui m’est doux à écouter.
J’en suis presque nostalgique parce que je me rends compte que mon audition a beaucoup évolué.
Au début quand j’ai eu mes implants, les premiers sons étaient perturbants. Cela ne ressemblait absolument pas à ce que j’avais pu entendre avec mes appareils auditifs. J’ai dû réapprendre à entendre et à comprendre.
J’ai dû me ré-approprier tous ces sons. Je me rappellerai toujours la première séance chez l’orthophoniste. Elle a duré une heure. Je remercie intérieurement cette orthophoniste d’avoir pris le temps de cette première heure. Ça ne faisait que 15 jours que je les avais. La première séance a consisté à identifier des bruits qui se passaient dans mon dos.
C’est un peu violent quand on a toujours identifié visuellement. Le but était quand même de voir s’il y avait une amélioration ou la provoquer si je peux dire. Les premiers bruits en séance furent le tintement des clés, le froissement du papier, les pas de l’orthophoniste, l’applaudissement, et l’eau.
J’ai appris à identifier, à force de répétition, deux fois par semaine, pendant 6 mois dans un premier temps…
Le cerveau est un organe merveilleux quand on est motivés à le faire travailler.
Aujourd’hui, je dirais que les sons que j’avais avec les appareils, je les ai aujourd’hui mais beaucoup plus nets, plus précis.
Pourquoi ? parce que j’ai récupéré des fréquences dans les aigus que je n’avais pas avec les appareils. Ces fréquences aigües font la différence dans ce qu’on entend, elles sont là pour affiner le son, le rendre plus précis et perceptibles.
S’il y a des orthophonistes dans la salle, je prends les infos ! Vrai ou faux ?
Aujourd’hui, je peux tout à fait entendre le bruit des griffes de chat sur le parquet. Je trouve ça rigolo.
Il m’arrive parfois d’entendre via Facetime, un proche qui part chercher quelque chose et qui revient. J’entends ses pas sur le parquet.
C’est perturbant de savoir que j’entends ça, ou plutôt que je peux l’entendre.
Beaucoup sont surpris quand je leur dis : même se frotter les mains ça fait du bruit.
C’est surtout ça qui m’a surprise après mon opération, c’est cette richesse de sons présente partout et tout le temps. 🙂
Jour 16 – La photo n’a rien à voir avec le billet, quoique si un peu quand même. J’ai un an sur cette photo. Je l’adore en fait, j’ai une patate d’enfer et on me reconnaît aisément je trouve.