Ma journée avait mal commencé mais elle s’est bien terminée.
Je suis allée voir ma grand-mère en Vendée. J’avais peur qu’elle ne me reconnaisse pas, non pas à cause de son grand âge (93 ans) mais à cause d’ ahlzeimer. Je m’étais préparée à cette éventualité. 3 ans que je ne l’avais pas vue.
J’ai eu l’immense chance, oui, je le reconnais, j’ai eu cette chance qu’elle me reconnaisse, qu’elle me prenne dans ses bras malgré le covid, qu’elle me bisoute comme elle le faisait quand j’étais enfant, ces bisous que je n’aimais pas quand j’étais petite.
Là, je les ai savourés.
Ça faisait tellement longtemps que je voulais la voir.
J’ai passé un moment très chouette, un moment où on a parlé, ri, ce fut fugace mais intense.
Demain, ça sera peut être différent.
Peut-être qu’elle ne me reconnaîtra pas.
Peut-être qu’elle aura oublié ces petits macarons qui viennent de Paris, avec la Tour Eiffel.
Peut-être qu’elle me reconnaîtra.
Peut-être qu’elle aura perdu la boîte des macarons.
C’est là qu’on se rend compte de la puissance du moment présent.
Je ne regrette pas de m’être écoutée et d’avoir fait ce que je voulais.
Ce soir, j’ai aussi revu les marais de mon enfance avec un coucher de soleil en prime, ce pont, écouter les bruissements de ces peupliers plantés par mon grand-père, les fleurs au bord des marais, les poissons qui sautent hors de l’eau, les chevaux, les champs de maïs, les bottes de foin, ce terrain qui change au fil des années mais toujours cette maisonnette debout au milieu des marais. 💚