La semaine dernière à la télé, j’ai entendu que les grandes marques de luxe avaient refusé d’habiller les personnes handicapées qui ont joué dans le film « Un p’tit truc en plus » pour le festival de Cannes 2024. J’avais été scandalisée par ce fait.
Pourquoi pourrions-nous pas être traités comme tout le monde, juste parce qu’on a un p’tit truc en plus ?
Aujourd’hui, mercredi 22 mai, Artus et ses comédiens monteront les marches du festival de Cannes 2024 habillés par des grandes marques de luxe qui se sont ravisées finalement. Heureuse de voir que ces comédiens, qui ont réussi le pari de participer à un long-métrage qui marque les esprits quoi qu’on en dise. Merci Artus d’avoir osé montrer qu’un handicap ne définit pas une personne. À l’heure où j’écris ce billet de blog, le film a déjà fait plus de 3 millions d’entrées et est devant la Planète des Singes, Oppenheimer ou encore Barbie au box-office.
C’est un sacré pied-de-nez aux personnes qui refusent de parler handicap en 2024.
Je suis allée voir le film hier soir, en version française, sous-titrée en français pour les sourds et malentendants au cinéma à la Défense. Pas un petit cinéma, et pas à 14h quand tout le monde travaille.
Je suis partie avec un à-priori. Du fait qu’il n’y ait pas de sous-titrage sur les films français, je n’ai pas la culture cinématographique française avec toutes les références. Moi, j’ai été bercée par les blockbusters américains du coup, je trouve que les films français traînent en longueur, je m’ennuie, je vois l’heure passer.
Mais, « Un p’tit truc en plus » ne m’a pas fait cet effet. Bien au contraire ! J’ai adoré, j’ai été triste, j’ai ri et j’ai pleuré.
C’est un film qui est sincère, franc, vivant, drôle et réaliste à la fois.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un film sans voir le temps passer, et de rire autant, dans une salle qui réagit en même temps que moi pendant certains passages. Je ne raconte pas le film !
L’équipe du film a tout de même réussi à placer certains messages qui sont encore tabous en 2024 : la place « handicapé » qu’il ne faut pas prendre si on n’est pas soi-même handicapé, la sexualité entre personnes handicapées et pire, entre personnes valides et personnes handicapées, l’avenir des personnes qui ont un handicap mental quand leurs parents décèdent et l’inclusion dans une société qui ne veut pas de nous, sont des messages qui sont glissés subtilement dans le film.
J’espère que cela fera son effet sur la société, que les gens réfléchiront.
Et puis, j’ai adoré, mais les personnes valides qu’est-ce qu’elles s’en prennent plein la gueule, ça fait du bien !
Pour finir, j’ai adoré un p’tit truc à moi : le sous-titrage pour les personnes sourdes et malentendantes !
Il était en couleur, bien réalisé, le positionnement, la pertinence du sous-titre. Je n’ai pas eu l’impression d’être dans une salle où j’étais la seule à en avoir besoin. Les paroles étaient transcrites, quel bonheur de découvrir cette chanson en même temps que tout le monde, de comprendre les paroles de Clic clic pan pan de Yanns et pas que !
Foncez le voir, vous ne le regretterez pas !