♫ Dans les collines
Les champs et les vignes
Mon Dieu qu’il fait beau
Là-bas dans l’eau fraîche
Nos deux cannes à pêche
Attendent un poisson ♫
— Il y a du soleil sur la France, Stone et Charden
(ne me dites pas merci si la chanson vous reste dans la tête pour la journée, moi c’est fait !)
Nous sommes le 21 juin 2017.
C’est le jour de l’été ;
C’est aussi la fête de la musique ;
Et la chaleur canicule est là aussi.
J’ai sorti la piscine gonflable dimanche dernier. C’est plus facile d’aller dans le jardin avec ce beau temps. C’est la découverte des sons inconnus. Quand j’ai déplié la bâche de la piscine, je me suis rendue compte que le froissement de cette dernière était le même que celui des sacs de courses. C’est un son désagréable pour moi, je suis en général figée quand je l’entends. J’ai dû me faire violence pour pouvoir installer la piscine comme il faut.
Au moment de gonfler, j’ai été surprise par le bruit du vent qui est insufflé dans la bouée de la piscine par la pompe. C’est un bruit régulier et feutré. L’air qui pénètre dans cette bouée, on dirait qu’il frotte la surface du plastique pour la gonfler. Il y a une différence de son quand la pompe se remplit d’air ou se vide. Je n’avais jamais vraiment fait la différence. Je pourrais dire sans la voir quand elle se remplit ou se vide.
Pendant le remplissage de la piscine, je retrouve des sons qui me sont familiers. Le jet est encore au ras du sol de la piscine, un son grave et rapide. C’est celui que je connaissais mais cette fois-ci il est plus net, plus localisé dans l’espace sonore qu’est mon jardin.
J’arrive désormais à reconnaître le chant de la pie, du coucou, du moineau et … celui du Coq ! Ce qui m’amuse dans ces chants, c’est entendre les oiseaux communiquer entre eux. Une nouvelle forme de communication qui m’avait été inaccessible jusqu’à présent et que je découvre.
Par contre, ça peut devenir très énervant quand un oiseau est à proximité et qu’on recherche un peu de calme. Un nouvel apprentissage difficile que je dois faire. Accepter les sons qui sont produits autour de moi et d’arriver à ne pas être énervée par les bruits répétitifs.
Avec les appareils auditifs, je n’arrivais pas à supporter les bruits répétitifs, notamment les talons des chaussures. Je m’arrêtais pour laisser passer la personne et marcher derrière elle. Désormais avec mes processeurs d’implant cochléaire, les choses se présentent différemment. Les sons sont plus nombreux, plus forts aussi. J’ai l’impression que tout est fort. C’est compliqué de devoir se convaincre, que non c’est pas fort, que non on entend pas que moi, que je chuchote sans me rendre compte.
Apprendre à moduler ma voix en fonction de ce que j’entends, le « retour son » de ma voix avec les bruits environnants. Ca reste encore compliqué.
J’entends maintenant le flot sonore du trafic routier qui passe à quelques rues de chez moi. J’arrive à voir la différence quand le vent vient pas du même endroit, ce bruit varie en intensité.
J’entends parfois le bruit du moteur des avions qui passent dans le ciel. C’est assez surprenant. Je ne pensais pas qu’on pouvait les entendre. Ce sont certainement des sons futiles pour vous, mais tellement nouveaux pour moi. Mon filtre sonore s’améliore de jour en jour.
J’arrive à entendre quand un voisin bricole ou tond dans son jardin. Je ne fais pas encore la différence entre le karcher et la tondeuse, mais je perçois déjà ce ronronnement.
Pour en revenir à la piscine, je ne pensais pas pouvoir entendre mon fils se mouvoir dans l’eau de la piscine. Il provoque des remous en marchant dans un sens pour provoquer un tourbillon.L’eau est un matériau qui est très sonore.
L’expérience genre Thomas Pesquet (faudra que j’y revienne).
Une fois que le tourbillon est là, il marche dans le sens inverse.
Le son des remous est fort et puissant, c’est un son que je n’avais jamais entendu. L’eau qui remue, qui réagit aux mouvements, c’est fort. Ca m’impressionne.
Le quotidien est rempli de nouveautés, toujours aussi riche qu’au premier jour où j’ai entendu pour la première fois avec mes implants cochléaires. Il est toujours fatiguant à supporter mais c’est un peu plus facile qu’au début.