La Vendée est un département qui est lié à mon enfance, j’y ai passé toutes mes vacances d’été. Un terrain familial où nous nous retrouvions toute la famille. Un terrain qui a de nombreux souvenirs heureux.
Je savais en arrivant qu’il manquerait quelqu’un, Papi.
L’aller fut particulièrement bizarre puisque la dernière fois que j’ai pris le TGV c’était pour lui dire au revoir. Mais j’ai été heureuse de revoir ma grand-mère, les tantes, les oncles, les cousins, les cousines et de faire la connaissance d’un petit cousin que je ne connaissais pas encore.
Il y a deux ans nous avions passé un excellent séjour avec minipixel et son papa. Le souvenir que mon fils en avait gardé c’était la pêche à la ligne dans le marais et les batailles d’eau froide traditionnelles.
Sur ce terrain, nous n’avons pas l’électricité courante. Juste un point d’eau où il y a des WC, douche et lavabo. C’est tout. La cuisson c’est au gaz, le frigo c’est avec des pains de glace. Du vrai camping. C’est pas de la gnognote.
Cette année, pas de pêche à la ligne car les cousins qui pêchaient n’y étaient pas… Ce sera pour une autre fois. La bataille d’eau froide pareil. Il n’a pas fait chaud cet été pour qu’on puisse courir autour de la maisonnette familiale et se lancer des seaux d’eau. Minipixel aura quand même vu cette fois-ci une anguille.
Regarder les étoiles qui brillaient de mille feux avec minipixel avant d’aller dormir, c’est une chose inédite qu’on peut difficilement faire en région parisienne. Parler avec lui avec une petite lampe torche dans le noir, dans le silence du marais sous le bruissement des feuilles bercées par le vent.
C’est une expérience que je suis contente de partager avec mon fils, il voit que c’est pas aussi simple, que c’est pas tout confort.
C’est ici aussi que je me rends compte que les moyens technologiques sont différents, être coupée du monde c’est chouette, mais c’est aussi pesant de dépendre de quelqu’un pour pouvoir téléphoner, par exemple vu que la 3G ne passait pas très bien voire pas du tout sur mon abonnement, (monsieur l’opérateur je suis pas contente du tout hein !)
C’est aussi ici qu’on se rend compte à quel point la lumière est importante. La nuit tombe, les conversations deviennent plus difficiles aussi pour moi quand on est dehors à parler tranquillement. Moins de lumière, moins de facilité à comprendre puisque je lis sur les lèvres. Le son à lui seul ne me suffit pas. J’ai besoin du visuel.
C’est ici aussi que je peux observer la brume du matin dans les marais dans les couleurs douces de l’aube dans le silence.
C’est ici aussi que je me rends compte que je suis coupée de mon conjoint, pas moyen de l’avoir en vidéo, les SMS passaient très difficilement. Ça me renvoie ma surdité en pleine face puisque que je peux plus téléphoner.
C’est ici aussi que je me rends compte qu’internet a une place importante dans ma vie. Il est mon ouverture sur le monde, ma possibilité d’être autonome. Plus d’Internet, plus d’autonomie.
Heureusement que nous avions encore les lampes à gaz, qui éclairent largement une tablée où nous pouvions encore prolonger la soirée malgré la fraîcheur des marais. Tous bien couverts, parler jusqu’à pas d’heure. C’est aussi ça les vacances.
Je repars toujours avec le cœur serré car je ne sais jamais si j’y reviendrai l’année suivante ne serait-ce que quelques jours comme je viens de le faire cette année. Ne jamais dire jamais.
Beau résumé, mais oui, à l’année prochaine Sophie ! bien sûr ! Bon hiver à vous 3
Bises
Marie-france